Avant la retraite de méditation

Demain, je coupe mon téléphone pendant 10 jours pour participer à une retraite de méditation.

Être dans le silence et loin des écrans, entourée d’arbres aux mille couleurs de l’automne, m’aide à être un peu plus proche de moi-même et à avoir un regard apaisé sur certaines situations intimes. Pas toutes, mais d’une certaine manière je fais du tri, je me nettoie, comme l’intérieur d’un vase, dans lequel ma créativité peut résonner plus harmonieusement - je vois ma créativité comme un être chantant et impalpable, qui va et vient, et qu’on entend plus clairement encore lorsque le coeur est clair. Souvent, à la fin des retraites, j’ai aussi l’impression d'entendre le scintillement les feuilles d'arbres chanter quand le soleil passe à travers et cela me plaît beaucoup et me mène vers de nouvelles envies de dessins.

Pendant ces retraites, normalement on n’est pas encouragés ni à lire, ni à écrire. Mais parfois, à force de silence, tout s’aligne, tout fait sens, et avec beaucoup de poésie, alors je brise la règle et j’écris.

Et j’y dessine un peu, un tout petit peu. Mais parfois pas. Ces immersions silencieuses viennent plutôt jouer le rôle d’un coup de ménage, c’est comme si mon corps était un atelier rempli de remords, de doutes, de peurs, d’inconforts sous la forme de petits moutons de poussière ou de piles de dossiers mal rangés, et d’un coup le silence prolongé et la pratique de la méditaton viennent mettent en lumière ce qui pourraît être optimisé aujourd’hui avant que de nouvelles tempêtes existentielles ré-installent du chaos. Et c’est souvent après ces expériences que se manifeste une nouvelle lancée de création, comme le ferait un voyage, un bon footing ou une discussion inspirante.

Dans la plupart de ces retraites, j’ai eu la chance d’être guidée par Ajahn Sucitto, moine bouddhiste, copie conforme de la tortue dans Kung Fu Panda. Il y a beaucoup de poésie et de justesse dans sa manière de s’exprimer. Il est complètement chauve et imberbe, il marche très lentement, on dirait qu’il flotte et qu’il scintille ; il ressemble à un grand point d’interrogation qui n'en dit jamais trop mais guide l’esprit d’une question à l’autre en toute humilité. Il prend de l’âge et j’espère qu’il va rester longtemps en vie car ce monsieur est ma première source d’inspiration et d’apaisement.

A chaque fois que je suis une retraite, je me dis avant que j’écrirai et que je publirai quelque chose pour en parler, puis, finalement, je ne le fais pas parce que généralement, après les 10 jours, je trouve que c’est trop superficiel d’écrire quelque chose sur une expérience aussi profonde et intime.

Alors voici au moins quelques mots pour l’avant… On verra dans 10 jours si l’après lance un élan de partage.

Sincères murmures,
Safae

PS: L’Étrange Boutique reste en ligne jusqu’au 30/11. Si ses chuchotements vous atteignent, je vous y souhaite une douce promenade…

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